mardi 5 octobre 2010

Challenge Barcelone : récit de ma course

Les habitudes commencent à se mettre en place pour ce 3° triathlon distance ironman. Nous sommes arrivés sur les lieux des festivités vendredi en toute fin de matinée. Récupération du package de départ (dossard, sacs de transition, etc.), Pasta party habituelle le soir. Samedi midi, briefing en Français, c’est pour moi l’occasion de faire la connaissance de Poolio qui avait pris contact par l’intermédiaire du blog et qui va enchainer ici après avoir été « finisher » à Copenhague mi août.

Samedi chek-in très sommaire, pas de vérification du casque, ni des freins, ni de rien du tout d’ailleurs, on est loin de la rigueur germanique !

Après une nuit assez bonne, le petit déjeuner est pris à l’hôtel qui avait ouvert à 6 h pour l’occasion, nous croisons d’autres triathlètes Français (oui, il y a peu de touristes à 6h00 le dimanche matin). En descendant sur le site nous croisons les fêtards qui rentrent après une nuit de fête, pour nous la fête va bientôt commencer !

Nous voici dans le parc à vélo pour une ultime vérification du matériel, je gonfle les boyaux du vélo à 10 bars. Le parc ferme à 7 heures, le départ de ma vague est fixé à 8 h30.

Il reste 45 minutes avant de partir, je me dirige vers les gradins près du portique d’arrivée, ils sont vides pour l’instant, je vais pouvoir passer ma combinaison tranquillement. Un autre triathlète me voyant un peu tendu me file son MP3 « to give you energy for the race », l’intro de thunderstruck par AC/DC rugit dans mes oreilles, (pour les non initiés, baissez le volume des hauts parleurs, mettez le lecteur colonne de droite sur pause et cliquez ici) c’est vrai que ça donne la patate !
 Bon faut quand même y aller après une tape dans la main de mon camarade mélomane.

Départ dans dix minutes, je fais un rapide échauffement à sec sur la plage, je me sens étrangement serein.

8h30 Le départ :  j’essaye de rester au contact des nageurs devant moi, nous sommes peu nombreux, je ne prends pas de coup. Ca part un peu vite pour moi je suis en 2 temps respi mais la première bouée avec virage à 45 ° n’est qu’à 200 m, je prendrai mon rythme de croisière après. C’est ce qui ce passe, l’eau est bonne, je nage dans les pieds, je me concentre sur ma nage, le plus technique possible (ne rigole pas Simon !). L’eau est claire, on voit quelques méduses d’une taille très respectable pas très loin de la surface. Je me fais doubler par des gars qui avancent pratiquement deux fois plus vite que moi, ce sont les relais partis 10 minutes après nous. Les bouées se succèdent, le rythme est régulier, l’orientation pas trop mauvaise, bref ça va. La dernière bouée arrive déjà, il reste 300 m. Une fois sur la plage je ne me relève pas immédiatement (inutile de faire le spectacle en m’étalant sur le sable !), je jette un coup d’œil à mon chrono 1h 18. J’ai du mal à y croire, je nage dans le même temps qu’à Roth sans avoir eu l’impression de forcer.

1° transition : Je me sens bien, je me change sans précipitation (comme d’habitude quoi !) puis direction le parc à vélo, je suis confiant, le parcours vélo est fait pour moi.

180 Km sous le soleil et le vent :

Le circuit est composé de 3 boucles (2 de 63 km et un 3° plus courte), toute la première partie de la boucle se fait avec un vent de ¾ face qui ne me plait pas trop. Les sensations ne sont pas super, je tourne à 30 Km/h de moyenne, c’est ce que j’avais prévu. Ce qui n’était pas prévu ou plutôt ce que j’aurais aimé éviter, ce sont les douleurs abdominales et les nausées. Impossible d'avaler quoi que ce soit. Pas de panique, je traine une véritable pharmacie dans mes poches (que du bio !) ça devrait passer. En fait pas tant que ça, il fait chaud, ça souffle, et même sur le plat je sens que le coup de pédale n’est pas super, heureusement mes roues Easton sont vraiment fabuleuses et au 70 ° Km je suis encore à la même moyenne. J’avais prévu d’accélérer dans le 2° tour, il en fut tout autrement. Au 100 ° km je commence à sentir monter des crampes au niveau des adducteurs, et les cuisses tétanisent terriblement dans une relance. A partir de là, je vais lever le pied pour finir le dernier tour pratiquement au ralenti. Je dois boucler le parcours vélo en 6h 30 ou 6h40 pour 182 Km à mon Polar (compteur vélo en panne).

2° transition laborieuse

Je suis fatigué, j’ai eu des crampes terrible durant les 50 derniers km, le déficit en eau accumulé les 3 premières heures ne sera jamais compensé.

Petit footing en bord de mer.

Les premières foulées sont difficiles. J’effectue un rapide calcul, pour descendre sous les 13 heures il va me falloir courir le marathon en moins de 4 h 50, c’est jouable. Les cuisses sont très douloureuses, et rapidement je marche (avant le 5° km). Là, les choses se compliquent bigrement. J’opte pour un rythme avec 4 minutes de course et 1 minute de marche. J’arrive à tenir une petite dizaine de km. Mentalement je recalcule les délais. Il faut tenir au moins 8 km/h, c’est rien du tout 8 à l’heure sauf que les crampes reviennent de plus en plus rapprochées et courir 4 minutes devient difficile. Je croise Poolio qui a environ ½ tour d’avance sur moi et qui m’encourage, mais je sais déjà que c’est cuit. A partir du 16° km, je marche plus que je ne courre, les troubles alimentaires m’accompagnent, j’arrive à avaler une demi banane de temps en temps avec du Coca. Sauf qu’il y aura une rupture de stock en Coca (un autre avantage de partir loin après les premiers) pendant environ une heure. Les gels m’écœurent, je mange quelques quartiers d’orange pour apporter un peu de carburant.

Les 13 heures ne sont plus d’actualité depuis un bon moment, c’est le seuil des 14 h qui approche. Je jette mes dernières forces dans la bataille, mais un marathon fait un peu plus de 42 km …

Je termine en 14:02:39, 744° sur 799 finishers et 1047 inscrits. Poolio termine en 13h30

Classement femme ici et homme

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour.
Félicitation ! Deux fois finisher la méme année chapeau bas...

Anonyme a dit…

super récit, tellement réaliste que je m'y croirais presque de nouveau!!! que de beaux souvenirs en tout cas :-)
Poolio

Didier a dit…

Super compte rendu qui me donne un avant gout de ce qui m'attend prochainement.
Bravo pour ton Ironman !!!

Sportivement,
Didier

Sand" a dit…

Super, le récit! et très réaliste les comm en direct, on était dedans! question "pratique": qu'as tu pensé de l'organisation de la course? est ce que je risque de me sentir paumée, ne parlant pas un mot d'espagnol??? Est on bien encadré, guidé??? Merci et encore bravo

Irontri70 a dit…

@ Didier : Merci c'est encore mieux en "vrai" !

@ Sand : je suis en train de préparer un article là dessus !!